Unité 5
Art et mémoire

Chapitre 4
La poésie de Terezin

Unité 5
Art et mémoire

Chapitre 4
La poésie de Terezin

Outils éducatifs

Demandez-vous :

  • Parmi les photos, les textes, les idées et les événements concernant l’Holocauste, lesquels ont eu le plus grand impact sur vous et pourquoi?
  • Pouvez-vous rédiger une réflexion (ou « réflexion d’artiste » de votre point de vue, qui explique pourquoi vous avez créé votre œuvre et qui indique la signification de l’œuvre d’origine pour vous?
  • Comment la tragédie de l’Holocauste et du génocide vous interpelle d’un point de vue personnel (en regard de votre histoire et de vos origines)?

Ce chapitre propose des stratégies pour réagir aux données sur les génocides en général et sur l’Holocauste en particulier. Il est centré sur la gestion de vos propres réflexions par rapport aux documents étudiés, en vous montrant des formes d’expressions artistiques accessibles qui vous aideront à exprimer vos réactions. Mettant l’accent sur Terezin (Teresienstadt), le chapitre propose des poésies et des photos pour poser des questions et encourager la recherche historique. Chaque activité a été conçue pour inclure un élément de pratique réflexive afin de favoriser la réflexion sur l’Holocauste et pour examiner les mesures de justice sociale dans votre communauté.

Durant l’Holocauste, les gens ont écrit de la poésie pour différentes raisons : pour poser un acte de résistance, pour affirmer leur humanité, pour honorer les victimes, pour laisser une forme de souvenir ou pour constituer une forme de témoignage unique. La poésie de l’Holocauste après Auschwitz, écrite par des survivants, leurs enfants ou petits-enfants, par exemple, présente une image puissante, qui peut avoir un impact sur nos esprits et nos cœurs. L’éducation contemporaine sur l’Holocauste suggère qu’en lisant la poésie sur l’Holocauste, les lecteurs peuvent réfléchir davantage à ce qu’ils ont étudié, à la façon dont ils traitent les gens et à la façon dont ils réagissent aux droits civils et humains dans leur communauté et au-delà de celle-ci (Totten).

Ceci s’est réellement produit

Plusieurs suggestions présentées ici se concentrent sur Terezin, un ghetto-camp de travail, ainsi qu’un camp de concentration et de transit situé en Tchécoslovaquie (également connu sous son nom allemand, Theresienstadt). Il a existé pendant trois ans et demi, du 24 novembre 1941 au 9 mai 1945. Sur environ 140 000 Juifs transférés à Theresienstadt, près de 90 000 ont été déportés plus loin, vers l’est (par exemple, Auschwitz), vers une mort presque certaine. Environ 33 000 personnes sont mortes à Theresienstadt même. Toutefois, malgré les conditions de vie horribles et la menace constante de déportation, Theresienstadt comptait une vie culturelle très riche. Des artistes juifs renommés, provenant principalement de Tchécoslovaquie, d’Autriche et d’Allemagne, ont créé des dessins et des tableaux, dont certains documentaient secrètement la dure réalité du ghetto. Des écrivains, des professeurs, des musiciens et des acteurs ont donné des lectures, des concerts et des performances théâtrales. Sur les 15 000 enfants transportés à Terezin, seuls 240 ont survécu (Volavkova, xix). Comme Hana Brady, assassinée à Auschwitz en 1944 (La valise d’Hana, livre écrit en 2002), la plupart des enfants de 14 ans et moins ont été déportés vers les camps d’extermination où ils ont été tués.

Toutefois, ce qu’il est important de retenir est que malgré l’interdiction de fréquenter l’école, les enfants ont pu le faire en secret, grâce à des enseignants extraordinaires comme Freidl Dicker Brandeis et Valtr Eisinger. Les enfants peignaient, écrivaient de la poésie et créèrent un magazine hebdomadaire appelé Vedem (Nous menons) (USHMM). Les enfants ont aussi joué dans un opéra très populaire intitulé Brundibar, dont la dernière représentation a eu lieu le 23 juin 1944, à l’occasion de la visite de la Croix Rouge (voir Brundibar à l’émission 60 minutes sur YouTube). Avec l’aide de leurs enseignants, les enfants utilisèrent le dessin et l’écriture pour surmonter leurs terribles conditions de vie (voir … « Je n’ai jamais vu un autre papillon » – I Never Saw Another Butterfly et Vedem).

Ce sont les poèmes et les dessins des enfants de Terezin qui vous sont présentés dans cette unité. La liste des ouvrages cités contient de nombreuses ressources qui vous permettront d’amorcer l’étude historique de Terezin. L’objectif est de vous fournir une base solide sur laquelle vous pourrez construire une réflexion riche et profonde sur la poésie et l’Holocauste. Le fait de réagir par les arts peut vous offrir un autre moyen de définir votre relation à l’Holocauste, et une occasion de soulever des questions à propos de votre rôle en ce qui concerne le devoir de mémoire (Hughes).

23 juin 1944 - Un groupe d'enfants à Theresienstadt

23 juin 1944 – Un groupe d’enfants à Theresienstadt

Droit d’auteur © 2014 Yad Vashem The Holocaust Martyrs’ and Heroes’ Remembrance Authority

La photo montre un groupe d’enfants dans le ghetto de Theresienstadt. La photo a été prise lors d’une visite de la Croix-Rouge le 23 juin 1944. Theresienstadt était un ghetto « spécial » établi par les nazis à Terezin, en Tchécoslovaquie en novembre 1941. En fait, le ghetto constituait une escale pour les Juifs en route vers les camps de la mort. De l’extérieur, Theresienstadt avait l’aspect d’une ville. Parmi les habitants du ghetto, on comptait de nombreux artistes, compositeurs, musiciens, auteurs et scientifiques. De 1942 à 1944, environ 13 000 enfants ont été envoyés à Theresienstadt. La majorité de ces enfants ont été déportés vers les camps de la mort et seulement quelques centaines ont survécu.

Source : Yad Vashem Photo Archives 7 FO2

13 ans. Dessin intitulé « Arrivée à Terezín ».

13 ans. Dessin intitulé « Arrivée à Terezín ».

Crédit Yad Vashem

Source : “And God Saw that it was Bad” by Helga Weissova

Helga Weissova est arrivée à Terezin alors qu’elle était âgée de 12 ans seulement. Elle a apporté une boîte de peinture et un cahier de notes, et elle a peint une centaine de tableaux comme son père lui avait dit de le faire : « Peins tout ce que tu vois ». C’est à ce moment que l’enfance d’Helga a pris fin avec la responsabilité de peindre tout ce qu’elle voyait et vivait. Elle fait partie des quelques survivants.

13 ans. Le dernier dessin de sa série, réalisé à la sortie de Terezin. Le visage des enfants en dit long.

13 ans. Le dernier dessin de sa série, réalisé à la sortie de Terezin. Le visage des enfants en dit long.

Crédit Helga Weissova

Poèmes tirés de… « Je n’ai jamais vu un autre papillon »

Le jardin

C’est un petit jardin
Parfumé de mille roses.
Son sentier est étroit
Et un petit garçon marche sur celui-ci.

Un garçon joli, un petit garçon
Comme un bourgeon qui s’ouvre
Quand le bourgeon donnera une fleur,
L’enfant ne sera plus là.

Franta Bass
P. 70
Franta Bass est né le 4 septembre 1930. Il a été déporté à Terezin le 2 décembre 1941, et il est mort à Auschwitz le 28 octobre 1944.

Couverture d'un livre de dessins et de poèmes d'enfants du camp de concentration de Terezin.

Couverture d’un livre de dessins et de poèmes d’enfants du camp de concentration de Terezin.

Crédit “Le papillon,” “Terezin,” “On A Sunny Evening,” “The Garden,” “Fear,” “Homesick,” et “At Terezin” du livre “I never saw another butterfly : Dessins et poèmes d’enfants du camp de concentration de Terezin, 1942-44 par Hana Volakova, droit d’auteur © 1978, 1993 par Artia, Prague. Compilation © 1993 par Schocken Books. Avec la permission de Schocken Books, une impression du Groupe Knopf Doubleday Publishing, une division de Random House LLC.

À Terezin

Dès le moment où un enfant arrive ici
Chaque chose lui semble étrange.
Comment… Je dois me coucher par terre?
Manger des patates pourries? Non! Pas question!
Et cela, ça sera ma maison? C’est crasseux ici!
Le sol est boueux et sale
Et je devrais me coucher là?
Mais je vais me salir!
 
Il y a toujours un grand mouvement de cris et de pleurs
Et tant, tant de mouches.
Tout le monde sait que les mouches amènent des maladies.
Quelque chose m’a piqué! Une punaise peut-être?
La vie à Terezin est infernale
Qui sait quand je rentrerai chez moi…



P. 3 « Teddy » L410, 1943

Une soirée ensoleillée

Par une soirée empourprée d’un soleil couchant
Sous les bourgeons fleuris des châtaigniers
Je suis assis dans la poussière
C’est un jour comme hier, un jour comme tant.

Les arbres très beaux fleurissent
Dans leur vieillesse ligneuse, si beaux
Que j’ose à peine lever les yeux
Vers leur verte splendeur, là-haut.

Un voile doré d’or solaire
Soudain fait tressaillir mon corps.
Là-haut, le ciel me lance un cri bleu
Convaincu que j’ai souri par erreur.
Le monde est en pleine floraison et semble sourire,
Je voudrais m’envoler, mais comment, mais où?
Si dans les barbelés, la nature peut fleurir
Pourquoi pas moi? Je ne mourrai pas!

1944 anonyme, p. 77
Écrit par les enfants des baraquements L 318 et L 417; âge 10 à 16 ans

Terezin

Une tache sale sur un mur pourri
Et tout autour le fil barbelé.
30 000 âmes endormies
Qui se réveilleront bientôt
Et qui verront alors
Leur propre sang répandu.
 
J’ai déjà été un enfant,
Il y a trois ans.
Je rêvais alors d’autres pays.
Maintenant je ne suis plus un enfant
Car j’ai appris à haïr.
Je suis maintenant un adulte,
J’ai connu la peur.
 
Les jours assassins, les mots de sang,
Voilà un croquemitaine bien différent!
 
Mais ce n’est peut-être qu’un songe,
Je vais me réveiller, enfant à nouveau, et je recommencerai à rire et à jouer.
Je retournerai en enfance, période douce comme les roses,
Comme une clochette qui nous sort d’un rêve,
Comme une mère qui berce son bébé
Avec l’amour débordant de sa maternité.
Enfance misérable chaîne
Qui te lie à l’ennemi et au gibet.
Misérable enfance qui dans sa tristesse
Distingue déjà le bien et le mal.
 
Là-bas où doucement mon enfance repose
Dans les petits parterres d’un parc.
Là-bas, dans cette maison,
Qui fut jadis ma fierté et ma joie.
Là où ma mère m’a donné la vie
Pour que je puisse pleurer. . .
 
À la lumière d’une bougie je m’endors
Peut-être pour comprendre un jour
Que j’étais une bien petite chose
Aussi petite que cette chanson.
 
Ces 30 000 âmes qui dorment
Parmi les arbres se réveilleront
Ouvriront un œil
Et parce qu’ils en voient
Beaucoup
Ils replongeront dans le sommeil. . .

IX 1944
Hanus Hachenburg est né à Prague le 12 juillet 1929. Déporté à Terezin le
24 octobre 1942, il est mort le 18 décembre 1943 à Auschwitz.

Le papillon

Le dernier tout dernier
Si intensivement amèrement radieusement jaune
Peut-être comme si le soleil résonnait
Contre une pierre blanche…
Un jaune, un tel jaune
Il s’éleva avec légèreté si haut
Progressant avec assurance assurément voulant embrasser
Une dernière fois mon monde.
Je vis ici depuis sept semaines,
Enfermé dans ce ghetto
Les miens m’ont trouvé ici.
Les pissenlits ici m’appellent
de même que la blanche branche de châtaignier dans la cour.
Je n’ai jamais revu de papillon.
Celui-là fut le dernier.
Les papillons ne vivent
Pas ici,
Dans le ghetto.

Pavel Friedmann 4.6.1942

Le poème est dactylographié sur une mince feuille de papier dans la collection de poésie par Pavel Friedmann, qui a été donné au National Jewish Museum durant sa campagne de documentation. Il est daté du 4 juin 1942 dans le coin gauche. Pavel Friedmann est né le 7 janvier 1921, à Prague, et il a été déporté à Terezín* le 26 avril 1942. Il est mort à Oswiecim*(Auschwitz) le 29 septembre 1944.

Le mal du pays

Je vis dans le ghetto
Depuis plus d’un an
À Terezín, dans la ville noire aujourd’hui,
Et je me souviens de mon
ancien chez-moi si agréable,
Je l’aime plus que je l’aimais, en quelque sorte.
Ah la maison, la maison
Pourquoi m’en avoir séparé?
Ici, les faibles meurent si facilement
Et quand ils meurent, c’est pour toujours.
J’aimerais revenir à la maison,
Qui me rappelle les douces fleurs printanières.
Avant, quand je vivais à la maison,
Tout cela ne me semblait pas si précieux.
Je me souviens de ces jours dorés…
Mais peut-être que j’y retournerai bientôt.
Les gens marchent le long de la rue,
On voit bien à leur visage
Qu’il y a un ghetto ici,
Un lieu où règnent la peur et le mal.
Il y a peu à manger et tout à souhaiter
Chaque jour apportant son lot d’horreur.
Mais nous ne devons pas abandonner!
Le monde tourne et les temps changent.
Nous espérons tous ce jour heureux
Où nous retournerons à la maison
Maintenant je sais à quel point elle est précieuse
Et je m’en souviens souvent.

9.3.1943. Anonyme

Ce poème a été écrit au crayon sur une feuille lignée déchirée d’un cahier. La date « 9.III. 1943 » est inscrite dans le coin supérieur droit. Aucune autre information.

Peur

Aujourd’hui, le ghetto connaît une peur différente.
Avec une poigne de fer, la Mort brandit une faux glacée.
Une maladie maléfique répand une terreur en devenir,
Les victimes de cette ombre pleurent et se tordent de douleur.
Aujourd’hui, les battements de cœur d’un père trahissent sa peur
Et les mères se cachent le visage dans leurs mains.
À présent, les enfants s’étouffent et meurent du typhus ici,
Tel un tribut amer prélevé dans leurs rangs.
Mon cœur bat encore dans ma poitrine
Tandis que mes amis me quittent pour d’autres mondes.
C’est peut-être mieux ainsi – qui sait? –
de mourir aujourd’hui que de voir tout cela?
Non, non, mon Dieu, nous voulons vivre!
Pas voir nos camarades partir lentement.
Nous voulons un monde meilleur,
Nous voulons travailler, nous ne voulons pas mourir!

Ce poème est écrit sur une feuille remise au Musée national juif de Prague par le Dr R. Feder en 1955. Il porte la signature « Eva Picková de Nymburk, 12 ans ». Eva Picková est née à Nymburk le 15 mai 1929; elle a été déportée à Terezín le 16 avril 1942, et elle est décédée à Oswiecim (Auschwitz) le 18 décembre 1943.

« Le papillon », « Le mal du pays », « Peur »
Source : Collection de l’Holocauste de John et Molly Pollock :
http://www.centennialcollege.ca/holocaust_pollock/selected_materials/holocaust_ experiences/butterfly/butterfly.htm
 Reproduit avec autorisation. Tous droits réservés.

Entrée de la petite forteresse du camp de Terezin. Le portail porte la devise « Arbeit Macht Frei » (Le travail rend libre).

Entrée de la petite forteresse du camp de Terezin. Le portail porte la devise « Arbeit Macht Frei » (Le travail rend libre).

Crédit photo : Jewish Virtual Library

Réagir aux poèmes sur l’Holocauste

ACTION 1

Faire

Lettre à un poète

Choisissez un poème sur l’Holocauste et adressez une lettre au poète. Dans votre lettre, écrivez tout ce que vous voulez au sujet du poème. Vous pouvez dire au poète que vous aimez ou que vous n’aimez pas son poème, ou lui dire ce que vous ne comprenez pas. Vous pouvez poser des questions exploratoires sur le poème ou donner votre propre interprétation et votre opinion. En fait, vous pouvez l’aborder comme vous le voulez. Faites en sorte que vos propos soient respectueux. C’est votre perspective, votre point de vue et votre réaction qui importent. Prenez de 15 à 20 minutes pour écrire au poète.

En petit groupe, désignez un membre du groupe qui agira à titre de secrétaire. Cette personne documentera les idées les plus importantes soulevées pendant la discussion en petit groupe. Chaque personne lira sa lettre pendant que les autres membres du groupe l’écouteront. Par la suite, chaque personne devra relire sa lettre, puis en discuter avec le groupe. Les membres du groupe devront poser des questions et formuler des commentaires sur chaque lettre. Vous réfléchirez aux ressemblances et aux différences entre les lettres. Assurez-vous de relire le poème afin d’étayer et de clarifier vos idées. (Totten, 168-177)

ACTION 2

Faire

Les poètes

En faisant une recherche en ligne, lisez des textes biographiques ou critiques au sujet des poètes qui ont écrit sur l’Holocauste (voir les sources des œuvres déjà citées, par exemple). En petit groupe, créez des affiches ou des pages internet, ou des fresques au sujet des poètes. Choisissez des citations de poètes que vous inclurez dans votre travail. Expliquez pourquoi vous avez choisi ces citations dans une « réflexion d’artiste » et citez vos sources.

ACTION 3

Faire

Réagir par la poésie
  1. Trouvez une œuvre d’art ou un poème qui représente une expérience ou un moment important de votre apprentissage sur l’Holocauste. Écrivez une lettre à un personnage du poème ou de l’œuvre d’art.
    • Si vous pouviez parler au personnage du poème, que lui diriez-vous?
    • Si vous pouviez parler au personnage de l’œuvre d’art, que lui diriez-vous?
    • Si l’un des sujets pouvait encore parler, que dirait-il selon vous?
  2. Maintenant, écrivez un poème sur vos impressions ressenties à la lecture du poème ou de l’œuvre. Formulez des commentaires sur les idées, les opinions et les concepts les plus importants ou sur les choses que vous n’oublierez jamais après avoir lu le poème ou vu l’œuvre d’art. Vous pouvez écrire sur ce que le poème révèle sur la nature de la violence, du génocide ou du comportement humain, ou vous pouvez simplement rédiger une liste de questions que le poème soulève en vous. Essayer d’adapter votre liste de questions en un poème.

ACTION 4

Faire

Cartes postales

Des cartes postales ont été envoyées du camp de concentration de Theresienstadt en Tchécoslovaquie, mais elles étaient soumises à des restrictions très sévères :

Chaque prisonnier en détention préventive est autorisé à recevoir et à envoyer une seule lettre ou carte par mois. Les enveloppes ne doivent pas être doublées. Un seul timbre peut-être ajouté. Les lettres doivent avoir un maximum de deux pages d’un maximum de 15 lignes chacune; elles doivent être rédigées à l’encre et clairement lisibles. Les lettres envoyées aux prisonniers qui ne sont plus ici ne seront pas réacheminées. Les lettres qui ne respectent pas les directives ne seront pas envoyées ni remises à l’expéditeur.

Source : The Center for Holocaust and Genocide Studies, University of Minnesota

Créez une carte postale qui comporte une image et un poème qui vous ont touché, et expliquez les raisons pour lesquelles vous l’avez créée. La carte postale ne peut pas comporter plus de 15 lignes. Envoyez la carte postale à une personne avec qui vous souhaitez partager votre réflexion au sujet de l’Holocauste.

ACTION 5

Faire

Communauté de la classe

Pour réagir à l’Holocauste à titre de groupe, choisissez une image ou une phrase d’un poème qui vous a touché et aidé à voir l’Holocauste d’une nouvelle façon. Disposez ces images sur de grandes feuilles autour de la classe.

ACTION 6

Faire

Tableaux

En groupe de trois, créez une série de tableaux (images fixes) afin de représenter les mots, les phrases ou les images qui vous ont touché. Chaque membre du groupe fournira un mot, une phrase ou une image et les trois membres créeront un tableau pour chaque mot. Partagez avec votre groupe la source de vos mots et l’histoire ou la justification en lien avec votre choix. Vous devrez créer une transition entre les trois tableaux, et trouvez des titres aux trois tableaux créés par votre groupe.

ACTION 7

Faire

Poèmes et images

On vous demande de jumeler une photo ou un tableau à un poème. Par exemple, vous pouvez jumeler le poème « Un wagon de chaussures » du poète yiddish Abraham Sutzkever à une photo montrant des amas de chaussures laissées par les victimes des nazis. (USHMM).

ACTION 8

Faire

Poésie « trouvée »

  1. Recueillez des échantillons de textes sur l’Holocauste qui vous ont marqué vous et vos camarades, afin de composer un poème « trouvé ». Choisissez des mots, des vers ou des phrases dans les textes sur l’Holocauste que vous avez étudiés (par exemple : poésie, romans, renseignements historiques ou contextuels sur l’Holocauste ou le génocide) et transformez-les en poème. Inspirez-vous de mots, de phrases ou de citations qui sont particulièrement importants pour vous ou axés sur de nouvelles idées.
  2. Préparez une liste de 15 à 20 phrases ou mots différents provenant des textes sources afin de posséder un choix d’idées parmi lesquelles choisir lorsque vous composerez vos poèmes. Vous pouvez échanger vos listes et décrire les thèmes ou les idées principales que vous voyez dans la liste d’un partenaire.
  3. Choisissez l’ordre des vers afin de créer un nouveau poème. Écrivez tous les mots et les phrases sur des bouts de papier, afin de pouvoir les déplacer facilement jusqu’à ce que vous et vos camarades puissiez créer votre poème « trouvé ». En petit groupe, vous pouvez négocier la façon de réarranger les mots, de répéter, de supprimer ou d’ajouter des mots, ce qui permettra de transformer le texte en poème. Pensez à ce qui suit lorsque vous créez vos poèmes « trouvés » :
    • Utiliserez-vous les mots-clés choisis au début ou à la fin des vers?
    • Quelles phrases auront le plus d’impact en formant un vers autonome?
    • Quelles phrases seront mieux exploitées en étant étalées sur deux vers ou plus?
      N’oubliez pas, vous ne pouvez pas ajouter vos propres mots lorsque vous créez un poème « trouvé », mais vous pouvez répéter les mots ou les phrases aussi souvent que vous le souhaitez. Lorsque vous composez vos poèmes « trouvés », vous n’avez pas besoin d’utiliser tous les mots ou phrases que vous avez choisis. Assurez-vous de conserver toutes vos ébauches afin de montrer le développement de vos idées et de vous aider à expliquer vos choix.
  4. Vous pouvez lire vos poèmes sous forme de récitation en chœur. Vous pouvez également lire les poèmes en silence. Passez vos poèmes vers la gauche. Chaque élève lit le poème, écrit un commentaire et le signe, puis passe encore une fois le poème à gauche pour un autre commentaire. En fonction du temps que vous avez, vous pouvez répéter l’exercice trois ou quatre fois, ou encore, les élèves peuvent commenter tous les poèmes créés en classe. Une fois les commentaires terminés, répondez aux questions suivantes :
    • Qu’est-ce qui vous surprend dans ces poèmes?
    • Qu’ont-ils en commun?
    • En quoi sont-ils différents?
    • Qu’est-ce qui vous a surpris en les lisant?
  5. Poème « trouvé » de groupe: créez un poème « trouvé » de groupe en demandant à chaque personne de choisir un vers pour le poème « trouvé » collectif de la classe entière. Vous pouvez également demander à toute la classe de déterminer les mots et les phrases qui seront utilisés, tout en permettant à chaque élève de créer sa propre version de ce texte créé collectivement.
  6. Rédigez une « réflexion d’artiste » qui explique votre poème et son message. Comment les textes « trouvés » de votre poème appuient-ils votre message? Pourquoi ce message est-il important pour vous? Vous pouvez publier leurs poèmes, en version papier ou sur le Web, afin de les partager avec un public plus large, et en organisant une lecture de poésie pour les autres classes de l’école; les parents peuvent être invités à y assister. Assurez-vous de tenir une séance de questions et réponses après la lecture afin que vos camarades puissent exposer leurs idées.

ACTION 9

Faire

Récitation en chœur

En groupe de cinq, utilisez la technique de récitation en chœur pour lire l’un des poèmes sur l’Holocauste. Réfléchissez à ce qui suit : quels vers seront lus en solo? En duo? En groupe? Quels mots, phrases ou vers peuvent être répétés? Comment allez-vous commencer et finir le poème? Quels gestes ou actions peuvent accompagner les vers dans le poème? Essayez différents volumes, rythmes, intonations et émotions. Essayez une lecture où tout le monde parle en même temps. De quelle façon pouvez-vous ajouter ou enlever graduellement des voix pour transmettre le sens voulu au public? Pouvez-vous moduler le volume afin de créer un effet?

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